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I KNOW WHERE I'M GOING de Michael Powell et Emeric Pressburger

Sélection Cannes Classics 2021


painting brushes

I know where I'm going. Do you ?

Joan Webster doit retrouver son futur mari, le richissime Robert Gellinger, qui loue un château sur l’île de Kiloran. Elle annonce sans crier gare cette nouvelle à son père, soucieux et dubitatif face à ce choix soudain, avant de le quitter précipitamment pour prendre son train et rejoindre son fiancé.

Dès la fin de cette scène d’exposition, le ton général du film est posé : le mystère. C’est lui qui dirige l’intrigue du début à la fin en évoluant habilement pour entretenir le suspense et maintenir l’esprit du spectateur en éveil. Ce dernier ne cesse de se poser des questions et effectue une lecture active du film. Par exemple, on se demande au début pourquoi Joan épouse un homme qu’elle semble à peine connaître et, inversement, pourquoi ce dernier, qui est aisé, épouse une femme sans richesse. Le spectateur est donc le douzième homme et non des moindres, car il a un rôle prépondérant dans la mécanique de ce film de Michael Powell et Emeric Pressburger, comme nous allons le voir également plus loin.

« L’élément central, qui constitue le cœur des enjeux scénaristiques axés sur le mystère et le suspense comme vu précédemment, est les personnages ».

Chacun semble avoir une part d’ombre, une facette qui ne nous ai volontairement pas montrée. Le spectateur se questionne donc sur chaque nouveau personnage de l’intrigue. On se demande quels sont leur vrais desseins, s’ils sont de confiance. Et cela est valable pour Joan elle-même qui suscite le doute au travers de son attitude déraisonnable, voire ridicule et pathétique. Il faut souligner à cet égard le jeu des acteurs qui est tout en subtile justesse dans les expressions faciales et le ton de la voix pour instiguer constamment ce questionnement. Il semble tous avoir deux visages. Ceci permet également au spectateur d’entrer plus profondément dans la diégèse, car cette absence de clarté dans les objectifs de chacun dérange et créé un attachement au récit.

« Le spectateur est perdu, désorienté, et est d’autant plus attentif au déroulement des évènements dans l’espérance d’y trouver des réponses ».

C’est à l’apogée de cette attention croissante qu’arrive le twist final, au bout du suspens. Il se révèle sans que l’on s’y attende et apporte comme un soulagement au spectateur, qui va jusqu’à rire d’un rire nerveux après ce crescendo de sensation. En outre, ce twist apporte un semblant de réponses à toutes ses questions. Toutefois, beaucoup d’autres restent ouvertes et sans solutions, comme pour conserver cette aura mystérieuse qui habite le film. On décèle alors un semblant de dimension mystique.

Le titre I know where I’m going s’apparente finalement à une douce ironie car le spectateur lui-même ne sait pas où il va avec ce film rempli de mystères, au même titre que Joan qui perd progressivement le fil de ses objectifs. Powell et Pressburger montrent que le contrôle n’est qu’illusion et que personne ne sait réellement où il va.


Critique de Lou Madoré



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