top of page

Rendez-vous avec Isabelle Huppert

Cannes Classics 2021, salle Buñuel.



Isabelle Huppert commence dans des petits rôles au cinéma comme au théâtre. Très vite elle joue dans Les Valseuses de Bertrand Blier qui marquera le début de sa carrière. Sa première nomination au César est en 1976 pour Aloïse. Mais le véritable tournant de sa carrière est son rôle dans le film La Dentelière de Claude Goretta. Le rôle qui lui vaudra le prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 1978 lui est offert par Claude Chabrol dans Violette Noeière. Par la suite elle joue avec de grands réalisateurs comme Jean-Luc Godard et Maurice Pialat. En parallèle sa carrière prend de l’envol à l’international. En 1981 elle opte pour un jeu différent qui commencera avec le film Coup de torchon de Bertrand Tavernier. Elle continuera à jouer dans les films de Claude Chabrol (Une affaire de femme, Rien ne va plus, La Cérémonie, qui lui vaudra le César de la meilleure actrice en 1996). En parallèle Isabelle Huppert continue sa carrière au théâtre avec des rôles très remarqués comme dans Médée en 2001. La même année elle joue dans La Pianiste de Michael Haneke qui sera un rôle marquant dans sa carrière, peut-être l’un de ses plus grands rôles. Depuis sa carrière ne fait que grandir avec des rôles toujours aussi remarquables, comme dans Elle de Paul Verhoeven en 2016. Entre réflexions cinématographiques et théâtrales, Isabelle Huppert nous revient de l’ouverture du festival d’Avignon pour parler des arts qui la passionnent, autant comme artiste que cinéphile assidue, un statut qu’elle a accumulé – selon ses dires – au fil de ses expériences de tournage avec les plus grands, de Pialat à Chéreau. Après un éloge d’une bonne quinzaine de minutes de la part des deux journalistes Guillemette Odicino et Philippe Rouyer encadrant la rencontre, Isabelle Huppert prend enfin la parole. Contenue face aux mots ciselés des journalistes, galvanisée par les questions d’un jeune public avide de dévorer le médium du septième art, l’attitude de l’actrice pourrait résumer une carrière qui se moque des convenances et étiquettes qu’on lui impose.


Souvent dans la négation face aux questions journalistiques et provoquant l’hilarité du public, le « Rendez-vous avec Isabelle Huppert » était, à bien des égards, une forme de spectacle éphémère, intime, entre l’artiste et son public de toutes nationalités, en opposition totale avec les rencontres autour de Jodie Foster et Matt Damon, qui prenaient davantage l’apparence de talk-show « à l’américaine ».

Au cours de cette conversation, que l’on pourrait presque qualifier de relativement abstraite et métaphorique, Isabelle Huppert évoque son rapport avec les personnages incarnés au cours de sa carrière, ses choix de réalisateurs avec qui elle a aimé travailler et travaillera. Durant une heure, l’héroïne de Elle par Paul Verhoeven s’étend sur son rapport aux metteurs en scène, parle de ce pacte tacite qui unit un acteur à son réalisateur, sorte de divinité suprême sur un plateau pour laquelle il faut, davantage que de s’y fier, avoir une foi presque aveugle. Puis, avec une spontanéité désarmante, elle lâche avec naturel que, non jamais, elle n’a le trac devant une caméra. Ce qui élargit ensuite la conversation sur les rapports, points communs et divergences entre le théâtre et le cinéma.



En outre, celle-ci observe sa carrière avec un recul étonnant, concluant sur le fait que ses rôles seraient imprégnés de sa propre personnalité et seraient ni plus ni moins que des variances de son être. En tant qu'auditeur, il est fascinant d'écouter cette actrice, probablement la plus grande en activité sur le sol français, dévoiler son regard sur le rapport aux deux arts qui l'animent, deux arts qu'elle appréhende de manière identique. Une heure de réflexion proche de la philosophie plutôt que des anecdotes chocs, on peut autant être dérouté par la tournure de l'échange que s'en satisfaire pleinement, "la Huppert" - comme elle est nommée à l'étranger - reste face au micro l'icône imprenable, et la mentor bienveillante face aux questions du spectateur, une dualité logique, vraie, et incomparable.

Debriefing de Quentin PENEL, Manon HARDY et Rose DUBOIS












  • Instagram

Bonjour et merci pour votre visite !

Ces articles ont été rédigé par des élèves de la Sorbonne Nouvelle. Pour en savoir plus sur nous, n'hésitez pas à aller voir dans l'onglet "À propos" en cliquant sur le bouton ci-dessous !

Sans titre-1.png
bottom of page