LA DOUBLE VIE DE VERONIQUE de Krzysztof Kieślowski
Sélection Cannes Classics 2021
Bleu, Blanc, Rouge. Jaune. Ou Vert.
Avant sa trilogie Trois Couleurs, Krzysztof Kieślowski mettait en scène une femme - où plutôt deux - dans une histoire de destins entremêlés, de chants cristallins et de lumière toute de jaune diffuse.
Weronika, polonaise, vit à Cracovie. Quand Véronique, elle, est française et vit à Clermont Ferrand. Rien ne les lie et pourtant. Identiques, ce trouble se ressent dans les détails, petits instants et plaisirs qu’elles partagent. La caresse d’un anneau sur la paupière, une voix et une musicalité parfaite, le contact aimé des pieds sur le sol...
Quand Weronika, chanteuse et choriste d’opéra perd connaissance au cours d’un concert, cela semble affecter sensiblement la vie de l'autre. Telles des vases communiquant, leurs existences semblent s’effleurer sans bruit depuis la naissance, sans jamais se percuter. Weronika s’est brûlé le doigt et Véronique y a échappé. Fabuleux croisé de destins qui n’est pas sans rappeler celui d’Amélie.
« Ce jeu autour du destin de ces deux femmes se fait tout en douceur et retenue ».
A travers la caméra, on se faufile doucement entre les reflets de miroir, les goutes de pluie, pour se glisser au plus près des émotions et de la respiration de ces personnages. Et soudain chaque instant, chaque geste, chaque échange de regard, touche la grâce et nous emporte totalement. C’est le regard fasciné de Véronique sur un marionnettiste au travail dissimulé sur la scène d’un théâtre. C’est l’écoute d’une cassette qui chuchote les bruitages des scènes suivantes.
Dans cette atmosphère et cette lumière si particulière, Krzysztof Kieślowski nous guide et vient toucher ce point sensible présent tout au fond de nous. Il confronte, interroge, nous met face à nous-mêmes et l’éphémérité de nos vies. Le réalisateur propose une expérience de cinéma intense, en saisissant notre respiration pour ne plus la lâcher pendant ces 98 minutes de Véroniques.
Critique de Manon Hardy
Un de mes metteurs en scene prefere.une bande son admirable.une heroine Irene Jacob troublante et une mise en scene subtile et talentueuse furent une delicieuse decouverte des annees 80.
Bleu avec Juliette Binoche et son histoire de vie me procura une intense emotion# vu et revu avec delice....merci à vous pour ce retour en jeunesse....
Zylou Tournesol