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LA DRÔLESSE de Jacques Doillon

Sélection Cannes Classics 2021


painting brushes

Un film qui aurait pu être pertinent mais qui n’est finalement qu’un assemblement d’échecs.

Le film de Jacques Doillon aurait pu être un monument du cinéma français, mais il est oublié sitôt les lumières de la salle rallumées. Ensommeillé par la lenteur d’un huis clos dans lequel nous avons l’impression d’être enfermés depuis des heures, le spectateur, c’est Madeleine, torturé par l’ennui et tourmenté par l’univers dans lequel il est introduit. En l’attente de quelconque évènement venant bousculer un récit qui peine à se montrer digne d’intérêt, nos yeux se fatiguent sur l’image plate et fade d’un Phillipe Rousselot au talent bafoué, engagé uniquement pour sa capacité à porter une caméra à l’épaule. La drôlesse aurait pu être un excellent film d’horreur, un somptueux buddy movie, une romance singulière ou tout simplement une œuvre un tant soit peu pertinente, à peine divertissante, peut-être même plaisante. Finalement, il n’en est rien, et face à l’heure et demie que Jacques Doillon “l’illusionniste” transforme en dix, on ne saurait trouver refuge et complaisance que dans le sommeil.


La drôlesse est censé appréhender l’évolution de la relation entre deux personnages déglingués par la vie mais ne capte que la stagnation de rapports malsains entre un Forrest Gump ayant troqué sa gentillesse pour de la perversité et une jeune fille dont l’indélicatesse n’a d’égal que son absurdité. À l’issu d’un kidnapping étrangement consenti, les deux inconnus embarquent dans une épopée emplie de contradictions et d’incompréhensions desquelles règne un malaise qui finit par infester chacune de leurs interactions.

« Entre insensibilité et amour profond, indifférence et dévouement, le film de Jacques Doillon prend toutes les directions à la fois mais s’enferme à double tours dans le cabanon de François, plongeant le spectateur dans une cacophonie persécutrice dont il ne pourra plus s’extirper ».

Il ne se passe absolument rien, mais il s’en passe déjà bien trop. Si il est encore dans la salle et qu’il ne s’y est pas endormi, le spectateur n’aura pas de mal à retenir le film, mais sera probablement bien embêté quand on lui demandera son titre.


Critique de Loris Aldebert



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