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LA GUERRE EST FINIE d'Alain Resnais

Sélection officielle Cannes Classics 2021


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Présenté par Nicolas Seydoux en salle Buñuel le 8 juillet dernier, La Guerre est finie s’offre une sublime remastérisation pour faire (re)découvrir le chant du cygne du cycle politique de l’œuvre d’Alain Resnais, instauré par son majestueux documentaire Nuit et Brouillard, sorti en 1956 et alors véritable coup de poing dans la face de la France négationniste. Le film à l’étude aujourd’hui vécut une destinée semblable : Festival de Cannes 1966, le ministère de l’intérieur espagnol fustige l’œuvre d’Alain Resnais et exige qu’elle soit retirée du programme.


Dans un autre monde (en apparence), en 2021, le film est célébré et restauré en ce même festival.

Derniers mots avant projection de Nicolas Seydoux : « Vous le devinerez, la guerre n’est pas finie ».


C’est sous le regard dépassé et épuisé d’Yves Montand dans le rôle du résistant Diego Mora que nous irons sillonner les lents couloirs de la révolution, ceux de l’attente, des combats étouffés par la difficulté d’unir les masses, tant face à la répression qu’aux années d’échec.


Alors que l’un de ses « copains » se trouve en danger au-delà des frontières, il est opportun pour notre protagoniste de s’élancer de nouveau dans l’action, au moment où la cause antifranquiste n’est plus qu’une chimère.


« Nuit et Brouillard allumait la brèche de l’histoire, La Guerre est finie en observe les cendres ».

Les personnages qu’on y rencontre sont empreints de désillusions et se nourissent des rêves de la jeunesse comme opium memorabilia, conscients que si ils retournent au front, ce n’est pas pour en revenir, à l’instar de Ramon joué par Jean Bouise (acteur fétiche des débuts de Luc Besson, Subway, Le Grand Bleu).


Symbolique, la restauration de La Guerre est finie est un cadeau de cinéma de patrimoine et retrouve au sein de Cannes Classics ses lettres de noblesse qui lui furent volées.


Crépuscule en noir et blanc au rythme contenu et interprétations millimétrées, un cycle de cinéaste qui s’achève dans une poétique résonnance à ses débuts et s’apprécie pour son regard unique de l’histoire espagnole. Incontournable.


Critique de Quentin Penel



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