Rendez-vous avec BONG JOON HO

Cannes Classics 2021, salle Buñuel.

C ’est en découvrant de nombreux films au ciné-club de l’université et, au détriment de ses études de sociologie, que Bong Joon Ho développe son envie de devenir réalisateur.

Aujourd’hui encore, il n’hésite pas à revoir les films de Hitchcock, Cluzo ou Chabrol dans ses périodes de travail afin de s’en inspirer. Connu pour son film Parasite, qui remporte la palme d’or en 2019, il est aussi l’auteur de Memories of Murder (2003), The Host (2006), Mother (2009), Snowpiercer (2013) ou encore Okja (2017). Quand on le questionne sur les rapports de classes qu’il aborde dans ses films et s’il pense continuer à le faire, il répond : “Décrire la société dans laquelle on vit, parce que, on vit dans une société capitaliste, c’est un travail de tous les jours”. Il affirme également ne pas faire les choses pour "se dépasser” mais avant tout pour son propre plaisir. Faire deux versions à ses films grâce au numérique par exemple, l’une en noir et blanc et l’autre en couleur, n’est pour lui pas tant un challenge qu’un moyen d’expérimenter ce qu’il n’a pas connu : la transition du noir et blanc à la couleur.

« Je fais un film pour un spectateur et c’est moi, parce que je suis aussi spectateur et j’ai envie de me satisfaire ».

Pour ce qui est de l’écriture, Bong Joon Ho prend le parti d’une maîtrise totale : “Je suis adepte du fait d’écrire les scénarios de manière complète et détaillée en amont plutôt que de passer beaucoup de temps en salle de montage. En écrivant mes films, je garde le contrôle depuis le début”. En effet, le montage peut à lui seul changer le sens profond d’un film, en écrivant des scénarios sur mesure et complets, il s’assure de porter l’histoire telle qu’il l’a imaginée.

« Il est important de faire ce qu’on a, nous, envie de voir ».

La fin de la dictature en Corée dans les années 80-90 laisse aujourd’hui place à « l’âge d’Or » du cinéma Coréen et notamment de la jeune scène indépendante coréenne, que Bong Joon Ho nous invite tout particulièrement à découvrir. De son côté, des projets sont en cours de réalisation, comme le travail d’un animé inspiré du livre scientifique Abysses : une histoire des grands fonds, prévu pour une sortie en 2025-2026.

Debriefing de Marguerite MAXIT