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UN JOUR UN CHAT de Vojtech Jasny

Sélection Cannes Classics 2021


Un jour un chat, du réalisateur tchékoslovaque Vojtech Jasny, daté de 1963 est un hymne au non-conformisme et à l’émancipation créatrice. Instituteur en école primaire, Robert enseigne à ses élèves le dessin à travers des cours atypiques où l’intervenant Oliva raconte ses aventures extraordinaires pour développer l'imaginaire des enfants. Ce dernier leur narre sa rencontre au Cap de Bonne Espérance avec une femme et son chat aux pouvoirs fulgurants, doté de lunettes. Lorsqu’on lui retire sa monture, ses yeux colorent les gens en fonction de leur caractères : les infidèles en jaunes, les amoureux en rouges. Peu de temps après, arrive en ville une troupe de cirque et un chat en tout semblable à celui-ci…

« Un jour un chat est un film “d’enfants” qui s’adresse aux adultes pour leur donner l’espoir de croire encore aux rêves et à l’union de toutes les individualités, en se révoltant ensemble contre une forme d’autorité restrictive ».

Au cœur du film se trouve en effet l’opposition entre l’envie d’une société émancipée à travers l’art et l’émerveillement des petites choses et l’éternel réprimande face à une ligne de “bonne conduite” déterminée par une figure autoritaire. Dès le début, la figure de l’instituteur idéaliste, Robert, se trouve confronté à celle du directeur de l’école, conformiste et autoritaire. Par son amour de la taxidermie - l'art d’empailler les animaux morts - la volonté du directeur de fixer les choses, de les rendre éternelles sans leur permettre de vivre, rend compte de son ancrage dans des pratiques dépassées, ce à quoi s’oppose Robert. Celui-ci affirme en effet aux enfants que grâce au développement de la photographie et de la vidéo, il est désormais possible d’étudier des animaux sans les tuer : un propos qui trouve encore son écho aujourd’hui. La tension entre les deux personnages met donc en perspective des mentalités différentes sur la perception du monde : les enfants doivent unir leurs forces contre l’avidité du directeur qui s’en prend au chat mais aussi à leur instituteur.

« La dimension onirique du film transporte le spectateur dans un monde où la frontière entre imaginaire et réalité se côtoient, c’est un voyage dans un ailleurs, dans un univers où se mêlent révolte et poésie ».

Un jour un chat est un film qui donne espoir : c’est le regard des enfants porté sur la société et leur action commune qui permet de faire évoluer les conscience dans leur village et plus globalement de toucher l’âme d’enfant des spectateurs qui regarde le film. On ne peut qu'apprécier le travail de l’image, la colorimétrie et le travail de cadrage tout au long du déroulé de l’intrigue. Un film haut en couleurs, on peut le dire, avec des personnages tout aussi touchants que révolutionnaires. L’union fait la force, le film en témoigne mais on se plaît à se laisser porter par sa dimension poétique et onirique qui nous transporte dans cet autre univers.


Critique de Marguerite Maxit










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